Usine d'Armement d'Eriagrad

Le cadre d'UAE et le représentant de l'oblast d'Eriagrad UCZ fulminaient, intimmant l'ordre aux policiers fédéraux d'avancer et de déloger les grévistes, ce que le capitaine de police en charge de la colonne de la Militsya fédérale se refusa à faire.

Capitaine Krutov - Pas d'ordre de Maskva, pas d'intervention ! Je ne prend mes ordres que du ministère !

Faute de mieux, Felix Fillipovitch, l'homme fort de l'UCZ locale, ordonna à la police locale d'intervenir. Les maigres troupes (une cinquantaine de policiers mal équipés) tentèrent de dégager la porte de l'usine, mais furent vite forcées de reculer devant l'hostilité croissante de la centaine d'ouvriers et mise en échec. Pendant ce temps, le cadre d'UAE était parti téléphoner à Maskva, pour obtenir de l'aide, ce qu'il obtient plus rapidement qu'il ne le pensait. L'homme reprit le mégaphone :

- UAE est maintenant propriété privée et non plus du ministère. Peshkov, vous êtes licencié par la nouvelle direction. Tous les ouvriers qui veulent travailler demain doivent évacuer la zone. Ils recevront une prime de deux mois de salaires dès demain. Les autres seront licenciés !

Kroutchov était passé visiter Peshkov et les grévistes d'UAE. Visiblement au bon moment puisque le Commissaire put s'interposer pour extirper Peshkov sain et sauf, ainsi que quelques ouvriers qui allaient se faire arrêter.

- Montez dans la voiture camarades. La crise dépasse cette simple usine.

En effet, la situation avait rapidement dégénéré a l'UAE. Peshkov savait bien qu'il finirait pas être mis sur la touche mais il avait sous-estimé la détermination de Kolikov et la rapidité de la sanction. Alors que les premiers affrontements prenait place avec la police locale et que la Militsya fédérale se préparait à charger les ouvriers de l'usine, la voiture de Kroutchov s'était interposée. Sautant sur l'occasion d'éviter une interpellation, Peshkov sauta dans le véhicule, emmenant avec lui deux des responsables syndicaux de l'usine.

- Comissaire Kroutchov, c'est toujours un plaisir de vous voir ! Salua Peshkov en essayant de reprendre son souffle. Je crois que je vous en doit une belle, encore une fois...

La voiture roulait a vive allure dans les rues d'Eriagrad. Alors que la tension retombait, tous commençait a prendre conscience du comique de la situation. En moins d'une minute, Peshkov et ses deux camarades était passés du chaos d'un affrontement avec la police a la promiscuité de la voiture du commissaire Kroutchov, entassés à 4 sur la banquette arrière. Les trois hommes rirent de bon cœur.

- Pardonnez-nous camarade Kroutchov, c'est la tension qui retombe. En effet, comme vous le dites, la crise dépasse le simple cadre de l'UAE. J'ai tenté de cristalliser la crise autour de cette usine pour en faire un symbole, mais visiblement, Kolikov ne compte pas négocier. La réalité, c'est qu'avec la vente de Violetskaya Armiya Sovkom, la privatisation est déjà actée.

- Alors, que faire ? Demanda l'un des deux responsables syndicaux.

- La grève est perdue, sauvons les meubles. Au moins avons nous réussi a "obtenir" une prime. Soupira Peshkov. Mais nous devons également capitaliser sur la mobilisation pour ne pas perdre notre inertie. Nous devons donc rentrer dans un phase de lutte de "basse-intensité". Organisez un conseil d'usine pour discuter des prochains combats et montez des comités de lutte dans les équipes, cela instaurera le rapport de force. Pour ma part, je vais tenter de mobiliser l'opinion. Kroutckov, pourriez-vous me déposer au siège de la FAO ? Il me semble que leurs locaux sont non loin d'ici.