IIème Congrès du PVV

Une partie du mouvement modéré s'était également déplacé, y compris certain camarades du Parti assez peu en odeur de sainteté ces derniers temps. Dmitri Obrousky était de ceux-là. Le professeur de droit violetiste de l'UPV, un proche du MVU, était venu en tant que délégué du Parti (dont le MVU avait été un des mouvements internes) de l'Université. Avec ses camarades ils formaient un petit carré qui se serrait les coudes pour se donner du courage face aux regards hostiles de plusieurs centaines de membres du Parti proche du nouveau pouvoir.

- Dmitri Obrousky, délégué de la section du PVV à l'UPV. Je présenterai une motion lors du Congrès pour les nouvelles orientations du Parti.

C'est le ministre de l'économie et des finances du gouvernement krasslandais, le professeur Erwin Krassberger qui avait été envoyé à Maskva pour représenter le PMLK au congrès. Il avait apporté un petit mot amical du chancelier Krassgrauer qui n'avait pu venir car il préparait le lancement de sa campagne pour l'élection présidentielle. Krassberger qui était aussi le président de l'Université de Neu Krassburg comptait également profiter de son séjour au Valdisky pour établir des liens académiques entre les universités de Neu Krassburg et de Maskva.



Pr. Erwin Krasslaberger
Ministre de l'ékonomie et des finances de la Semi-Républik du Krassland
Président de l'Université de Neu Krassburg.

Bourikov descendit de la tribune. Derrière lui s’étalait un slogan tiré des œuvres de Violet :

« Ouvriers, paysans, mineurs, marins, tous unis comme un seul poing contre les impérialismes micromondiaux ! »

Le Général griffona une petite note sur un carnet, déchira la page et la confia a un de ses officiers qui sortit de la salle immédiatement. Bourikov avait lancé introduit Kharitchev en lui faisant un croche pied politique. Le camarade Président avait été prévenu que son collègue de l’Armée Violette ne lui ferait aucun cadeau.

Kharitchev avait déjà envisagé la dissolution du CCP dans les premiers temps de son mandat, mais ses collègues de l'État-Major avaient refusé sa proposition... Maintenant que Bourikov avait évoqué de possibles élections, Kharitchev ne pouvait pas faire marche arrière mais allait essayer de se faire initiateur cette idée. Il monta sur la tribune sous les applaudissements de rigueur de la part des personnes présentes dans la salle.
Il décida de commencer par la crise russlave, un domaine où il était à l'aise.

- Chers Camarades,

Je suis très heureux d'accueillir aujourd'hui à Maskva les représentants merksistes des partis frères de Russlavie, du Libéristant et du Krassland. Le merksisme est plus rayonnant que jamais surla scène micromondiale.

Camarade Bourikov, la RDPR par la voix du camarade Oubranov - que je salue -  m'a annoncé qu'ils envisageaient la possibilité d'une attaque contre Livadia qui, chaque fois qu'elle prend une ville - dernièrement Kalingrad, une ville de l'Empire - tue systématiquement les camarades frères du PMLR de cette ville. Je comprends parfaitement la volonté de venger les camarades tombés sous la barbarie impérialiste livadienne, et je promets que la République Populaire s'engagera aux côtés de la RDPR pour anéantir la menace livadienne si la république décide de prendre les armes. Nous reprendrons Novolensk et Svetivostok qui s'étaient soulevées et avaient établi des soviets ! Ces villes avaient ensuite été prises et pillées par l'ignoble Ostermann, Comte de Livadia. Tuant les merksistes, violant leurs femmes et leurs filles, tuant leurs enfants. Ces barbares impérialistes n'ont aucun respect pour la volonté populaire qui s'était positionnée pour la république merksiste en Orient ! Notre devoir est de mettre un terme aux actes de cet homme qui, à l'heure où le dialogue a été privilégié par la majorité des factions - comme le prouve la tenue d'un séminaire à Gornograd - continue de s'enfoncer dans sa folie destructrice et anti-merksiste.
Le Valdisky soutiendra son fidèle allié en lui fournissant en plus grand nombres canons, obus, fusils, munitions, aéronefs, tout ce qui sera utile à lutte contre le tyran livadien, grâce à sa puissante industrie. Le Valdisky aidera à l'instruction des soldats russlaves. Le Valdisky fournira ses conseils en stratégie aux frères russlaves. Enfin, le Valdisky engagera, comme je l'ai déjà annoncé, ses soldats et sa marine pour reprendre ce qui revient de droit au merksisme.

Voilà ce que fera la RPV, camarade Bourikov, pour aider son grand allié russlave.

Au niveau de la politique intérieure, en tant que président du Conseil des Commissaires du Peuple j'annonce la dissolution du Conseil des Commissaires du Peuple et de la Diète Populaire pour organiser de nouvelles élections, comme l'autorise la Constitution. Le Peuple a toujours été à la base des décisions et à la base de la démocratie en Valdisky et je sais que le Peuple veut de nouvelles électons pour s'exprimer maintenant que le pays a été débarassé de la vermine du PVR. Je démissionnerais au terme de ses élections comme il se doit pour permettre aux Commissaires d'élire un nouveau président.

Le combat contre les forces obscures de la réaction est chaque jour plus rude mais le PVV a toujours su faire face et aujourd'hui nous sommes plus que jamais disposés à lutter contre les forces fascistes et impérialistes de l'URO, d'Éridan et de Livadia. Maintenant, camarades, vous allez élire votre nouveau premier secrétaire, et il est temps pour moi de céder ma place à quelqu'un d'autres qui continuera ces combats si importants pour la cause merksiste.

Kharitchev descendit de la tribune. Les cadres présents applaudir sans réelle conviction au discours de l'homme qui avait été placé là par l'État-Major. La mention des ennemis communs n'avait pas eu l'effet escompté, pensa alors Kharitchev. Le discours sur la crise russlave semblait avoir tout de même convaincu que le président prenait le dossier à cœur.

Le porte-parole des modérés se leva à son tour pour une courte intervention à la tribune. La salle était silencieuse à présent. le discours des MVistes avait fait scandale dans une partie de l'assistance et l'autre partie ne savait si elle pouvait oser applaudir pareil affront au pouvoir en place.

- Camarades délégués, je ne serai pas long. Les délégués du mouvement modéré s'associent pleinement à la déclaration du camarade Obrousky. Nous ne demanderont qu'une chose : la libération des prisonniers politiques condamnés sous le joug de Karamazov, de Postestiskaya et de la junte. Les camarades merksistes emprisonnés alors n'ont rien fait qui puisse justifier de telles peines hormis subir la répression anti-MViste et anti-modérés d'alors.
Si la junte souhaite réellement voir le Parti et le Peuple reprendre le pouvoir dans un vrai esprit violetiste, alors ces persécutions contre les camarades du Parti doivent cesser immédiatement. Cette déclaration concerne aussi, vous vous en doutez, la cessation des poursuites à l'égard du camarade Litovski, injustement persécuté alors qu'il luttait contre les extrémistes du PVR.

Merci de votre attention.

Vive Violet, Vive le Valdisky !

Le Général remonta à la tribune, en tant qu'organisateur du Congrès cette fois. Bourikov avait été troublé par la virulence des propos des autres mouvements du Parti, mais savait que sa seule chance de se remettre le pied à l'étrier, politiquement parlant, était de mener ce Congrès à bien.

- Je remercie l'ensemble des délégués pour leur participation. Nous allons maintenant passer au vote. Je vais demander à chacun de venir voter dans les urnes prévues à cet effet devant la tribune.

Pendant ce temps, j'invite les camarades Krassberger et Saranov à la tribune s'ils le souhaitent afin de faire une déclaration au sujet du Parti, de la politique interne ou de la crise Russlave.

Kharitchev ne savait pas vraiment quoi faire : arrêter publiquement tous les modérés, au risque de justifier leurs propos sur les libertés ou laisser agir, au risque de paraître faible face à des attaques directes contre le régime. Jamais un président ne s'était laissé faire face à ce genre d'agitateurs mais Kharitchev décida d'appeler Karsky. Celui-ci s'approcha de lui et Kharitchev, alors il lui dit discrètement.

- Karsky, la PPV surveillera Obrousky et provoquera un malheureux accident qui le fera dispaître lui et ses idées avant que les élections ne soient organisées. Est-ce clair ? Je crois qu'il est dans notre intérêt à tous de faire disparaître ce personnage qui veut réduire les pouvoirs de la PPV.

Une fois tous les bulletins ouverts et comptés, les assesseurs s'icolèrent pendant un bon quart d'heure.

La tension dans la salle était palpable, la sueur perlant sur nombre de fronts des présents. Seul Bourikov peinait à cacher sa sérénité quant aux résultats de ce congrès. Finalement la dizaine d'assesseurs de la commission électorale du Parti revinrent pour lire les résultats.

- Chers camarades membres, chers camarades invités, le Parti à décidé que :

Sur 600 sièges de représentants des soviets locaux et professionels du Parti, 284 vont à la motion Bourikov, 195 à la motion Obrousky, 101 à la motion modérée et 20 à la motion CCP.

Le camarade général Bourikov est donc élu premier secrétaire du parti par les membres.

Vive le PVV, vive le Valdisky, vive la Révolution et vive Violet !