Bataille de Novinsky

Mikhaïl Diaghilev avait été contact épersonnellement par Kroutchov pour prendre les rênes de l'Armée de l'Air Violette et de la Marine Violette. Le vieux général modéré avait accepté de bonne grâce : la situation l'imposait.
Diaghilev commença par se rendre à Violëtgrad pour y superviser le possible déménagement du gouvernement en cas de chute de Maskva. Les installations de l'Armée Violette et du MVR dans la ville interdite était extrêmement modernes et lui permettrait de suivre la situation au moins aussi bien que depuis la Stavka.

- Camarades officiers, voici mes ordres :

J'ordonne une mobilisation générale de la Flotte Sud et du GAAP. Une force minimale restera pour assurer le maintien de l'ordre en Poldévie, mais l'essentiel doit se préparer immédiatement à quitter l'île. La Flotte convoiera le GAAP jusque dans la Krassee où ils attendront leurs futures instructions. Les navires ne pouvant pas passer par le Canal Transcontinental devront remonter par l'Ouest et se rendre devant Valgograd afin de défendre la ville.

J'ordonne également au 3ème BPDM, ainsi qu'au 5ème escadron de chasse de Violetgrad de procéder à l'attaque du flanc nord des forces du FSV à Novinsky. Nous devons dégager nos alliés de la LDSN, et pour cela les parachutistes seront largués pour frapper les blindés ennemis, soutenus par l'AAV.

Concernant la flotte du Centurya, elle devra se regrouper à Valdrak, d'où nous préparerons la flotte pour l'opération Mercure, que je vous détaillerai par la suite...

La milice civile de la LDSN était également prête à riposter. Connaissant parfaitement la ville, l'arsenal «clandestin» avait été remise en ordre de marche.

En outre, l'Armée Vestskanyenne se mettrait sous le commandement du Camarade Mikhaïl Diaghilev pour tout ordre et positionnement afin de contrer les putchistes du PVR.

Les plus hauts dignitaires militaires firent tout de même parvenir à Kratchok le papier suivant:

Après avoir juré fidélité et allégeance à la Prove de VestSkanya, le IIème Corps d'Armée et les 3ème et 4ème escadrons de l'ex Armée de l'Air Violette désormais nommée Armée de VestSkanya annonce qu'elle maintient son allégeance à la Prove de VestSkanya mais, avec votre accord, Monsieur Kratchok, nous nous mettrons sous les ordres de Mikhaïl Diaghilev pour les seules opérations de défense de l'intégrité territoriale vestskanyenne et pour toute opération visant à faire tomber les putchistes du PVR.

Kratchok confirma l'ordre de suivre le commandement du Camarade Mikhaïl Diaghilev afin de défaire les putchistes du PVR.

En même temps, il donna l'ordre d'assaut de la milice civile armée et appela la population à entrer en Résistance contre les putchistes du PVR et de se serrer les coudes avec les partisans du Pouvoir Central de Maskva.

Les forces aériennes de Violetgrad avaient fait de lourdes pertes dans les rangs de Pouchkine. Les transports blindés SBA à découvert étaient des cibles faciles pour les hélicoptères anti-chars adverses, et Pouchkine avait du se résoudre à faire retraite. Mais le barbouze du PVR n'avait pas dit son dernier mot. Réunissant tous les véhicules disponibles, il ordonna à la première division blindée et la première division d'infanterie de faire route dans la nuit, tous feux éteints, en sens inverse. Valdrak s'offrait à eux sans défense. Il suffirait de laisser le reste de ses forces, en particulier son importante artillerie, pour bloquer les maskvistes et les vestskanyens dans le siège de Novinski.

La colonne s'élança, dans un certain désordre il faut dire. Les blessés étaient nombreux et la logistique, coupée de l'Eriakov, commençait à craquer. Le FSV de l'Est avait le contrôle des importantes raffineries de gaz de savonite de Grad, mais les pièces détachées et les munitions, produites en Eriakov et à Brevsk, commençaient sérieusement à manquer ! Cependant, Valdrak n'était pas loin et la distance fut vite parcourue.

- Nous n'avons rencontré quasiment aucune réesistance, excellent ! Toutes les forces du PVV sont à Maskva pour arrêter l'offensive de la Grande Vojdka. Nous n'aurons que quelques koulaks et douraks des milices syndicales et du Parti à balayer avec nos chars ! Foncez !

Diaghilev avait fait le déplacement en avion dès que la nouvelle de l'accord avec les officiers de la 1ère Armée avait atteint Violetgrad. Une fois atterri, le Général avait mis en place un QG de campagne sur l'aérodrome de Novinsky. Cela lui permettrait de rester en contact avec les autorités vestskanyennes, violetgradoises et maskvites, tout en restant aussi proche du front que possible. Le vieux général demanda également aux chefs des partisans vestskanyens de le rejoindre afin de les féliciter pour leurs actions. Tout ce qui pourrait lui apporter des renseignements et freiner les putchistes était bon à prendre.

Une fois les tapes sur le dos finies, Mikhail scruta la carte de la situation stratégique. Seule la moitié des unités du FSV en VestSkanya étaient présentes au siège de Novinsky. L'initiative était toujours du côté de Pouchkine, et il comptait que cela change.

- Faites rouler les blindés vers Grad. Contournez les unités du FSV par le nord et foncez. Il nous faut les couper de leurs arrières, en particulier de Grad, c'est là leur point le plus faible. Si nous prenons Grad, nous prenons les raffineries et leurs dépôts de carburant. L'aviation de Violetgrad et Novinsky frappera les retranchements autour de Novinsky, et Violetgrad enverra des appareils de reconnaissance pour surveiller la progression de la colonne de Pouchkine à Valdrak.
Pour Valdrak, il est trop tard. Nous les rattrapperons une fois que Grad sera tombée. Donnez l'ordre d'évacuer les troupes et la population de Valdrak vers Maskva, par trains et par bus.

Les officiers du FSV de Grad n'avaient pas de quoi poursuivre les blindés loyalistes vers Grad. Paniqués de se retrouver débordés, ils firent appel au QG de Pouchkine.

- Donnez l'assaut général sur Novinsky ! Il faut conquérir la ville pour barrer la route à Kratchok. Je veux deux heures de bombardement intense sur les faubourgs ouest et sud, puis assaut général de l'infanterie !

Bientôt le roulement des canons se fit entendre. La nuit de Novinsky se remplit une fois de plus de feu et d'acier tandis que la population restant en ville s'enfuyait au milieu d'une pluie de gravats en feu.

La population civile avait fui ou s'était cachée tant bien que mal contre cet assaut sans précédent contre la Capitale de la Prove de VestSkanya. Yeltsin, gérait depuis le Palais Populaire, les opérations de riposte contre l'assaut de la FSV.

- Descendez-moi ces rats ! s'exclama-t-il. Ancien du PVR, Yeltsin Kratchok était probablement la cible préférée de Svetlana Karamazov. Cette dernière n'avait jamais accepté ni compris son décalage vers le centre-gauche, ce qu'elle appelait «l'extrême-droite». Pour elle, la Ligue n'était qu'un ramassis de traitres au Violëtisme. Mais Kratchok, pour avoir été longtemps membres du PVR avant d'abandonner totalement la doctrine totalitaire du PVR pour reprendre la LDSN et en faire l'anti-thèse du PVR, savait trop bien que l'avenir de son «ancien» pays, au mains du PVR ne serait qu'une catastrophe. Il allait donc là reprendre sa revanche contre le PVR.

Certes, on pouvait le croire tiraillé entre une LDSN refusant la violence et pro-démocratie, mais Kratchok avait fait son service militaire, avait ensuite été à l'école du violëtisme lorsqu'il était plus jeune et si son caractère plutôt calme pouvait paraitre en apparence, son passé d'homme membre du PVR pouvait trahir son «pacifisme» politique. À la guerre comme à la guerre, Kratchok ne se laisserait pas faire.

- Abattez ces avions. Par tous les moyens possibles et imaginables !

La riposte ne se fit pas attendre. L'Armée VestSkanyenne allait défendre Novaskanya/Novinski, Grossburg et Grad-am-See jusqu'à la mort. Et l'UPV était aussi de la partie. Des tirs de carabines se firent entendre toute la journée dans la capitale de la Prove de la Scanie de l'Ouest.

- Novinski appelle Grad/Sjøby dit-il à la radio. Défendez coûte que coûte la ville. Et tirez si cela s'avère nécessaire. Épargnez toute personne en civil le plus possible.

Les appels à restés cloîtrés furent diffusé sur Rådiø Demøkråtiå, radio de fortune mise en place par le régime démocrate de la LDSN afin d'alerter et de tenir au courant la population. Quant à Grossburg, la petite ville si paisible au pied des Savonifères avait totalement tourné dans le sens de la LDSN. Pourtant, c'était là où les votes étaient les plus favorables à l'URRV lors du Référendum. Mais la violence du PVR avait encore une fois rassemblé unanimement contre les extrémistes du violëtisme. L'Union des Patriotes VestSkanyens en avait fait son repère proche des Monts Savonifères. Des mines avaient été disposées sur les chemins y menant et un arsenal clandestin utilisé par l'UPV était prêt à l'emploi. Jeunes et moins jeunes venaient s'engager jour après jour auprès de l'UPV.

Dans les trois villes, les sirènes annonçant l'obligation de se réfugier pour les civils retentissaient régulièrement.

L'engagement du Krassland, de Mézénas, du Liberistant, du Skotinos ainsi que l'aide humanitaire de la Scanténoisie-Helvetia et du Freineubourg avaient tous été diffusés sur Radio Demokratia. L'engagement de la Russlavie désormais aux côtés du Pouvoir Central de Maskva et de la VestSkanya fut également annoncé sur Radio Demokratia ce qui fut accueilli par un nouveau «ouf» de soulagement par la population civile.

L'Armée Vestskanyenne (AV) et l'Union des Partisans Vestskanyens (UPV) semblaient en date du 23 octobre, avoir totalement repoussé les forces des putchistes du FSV en dehors du territoire priovial de la VestSkanya. Le chef de l'AV demanda si l'Armée Vestskanyenne devait désormais agir en dehors des frontières proviales pour aider à pilonner l'ennemi putchiste sur le territoire de l'URRV.