Essais du Dig 22 Cygnov

Les essais s'étaient poursuivis dans le plus grand secret sur la base de la DVM. La piste de Violëtgrad avait été réquisitionnée pour la semaine, et aujourd'hui le temps c'était fait plus clément. Dès neuf heures, deux appareils s'étaient donc alignés sur les pistes pour un décollage court parfaitement réalisé. Les deux pilotes d'essai avaient ensuite suivi un parcours alambiqué afin de tester tangage, roulis, contrôle d'assiette, décrochage et autres piqués. Aprsè deux bonnes heures d'évolutions au dessus de la base, les deux Dig 22 s'étaient posés, non sans mal pour l'un deux, puisque l'atterrissage court avait été un peu brutal : l'un des deux Cygnov avait explosé littéralement son train avant en touchant le tarmac. L'appareil, assez fortement endommagé avait été déplacé par une grue jusqu'à un hangar pour réparations.
Une heure d'interrumption des essais avait suivi pour laisser les ouvriers dégager l'appareil avarié, puis deux autres Dig 22 les avaient remplacés. Cette fois le nouveau radar RV-2 avait été testé pour l'attaque au sol avec un missile factice, puis les appareils avaient simulé un combat aérien. Tout s'était parfaitement déroulé jusqu'aux essais de post-combution...
les familles des pilotes en vol, réunies au bord des pistes, avaient alors assisté au décrochage d'un des appareils : l'unique réacteur Fyu-2V du Cygnov, héritage de son prédécesseur, le Dig 20 Uragan, avait explosé en plein vol. De la carlingue restante était parvenu à s'éjecter le pilote, mais le tas de féraille s'était misérablement écrasé dans un bois de la zone de sécurité de la base.


Le Général Diaghilev, retenu à l'Etat-Major par la nouvelle crise skotinèque, avait été informé dans l'heure de l'accident. L'ordre avait cependant été donné de poursuivre les essais : la post-combustion n'était pas vitale au regard du retard technologique de la majorité des adversaires potentiels de la Marine Violette.